Généralités:
Qu'est-ce qu'une Expérience de Mort Imminente ?
De
nombreuses personnes ayant frôlé la mort , que ce soit
par accident, lors d'une opération chirurgicale ou dans d'autres
circonstances traumatisantes, rapportent par la suite une expérience
particulière qui s'est produite alors qu'elles étaient
apparemment inconscientes. Identifiée et décrite par Raymond
Moody en 1975, elle fut alors baptisée Near Death Experience
(NDE), mais avait déjà reçu le nom d'Expérience
de Mort Imminente (EMI), en France au XIXè siècle.
L'étude de milliers d'EMI a fait ressortir
la présence de composantes bien identifiables qui forment un
schéma type de l'expérience. Il n'y a pas deux EMI semblables,
et tout le monde ne vit pas toutes les étapes connues, mais une
EMI est facilement reconnaissable à certains traits particuliers
comme la sensation d'exister et de percevoir hors de son corps, l'impression de pénétrer
dans une réalité transcendante, la perception d'une lumière-présence
irradiante d'amour, etc.
Il existe des EMI à vécu négatif, effrayant ou
désespérant, mais relativement aux EMI dites positives,
encore peu de cas ont été recensés à l'heure
actuelle. Il semble que la plupart soient liées à un amalgame entre les souvenirs d'une EMI et ceux, le plus souvent angoissants, survenant lors du réveil progressif d'un coma.
Les effets à long terme de l'expérience font également
partie de sa typologie. On constate significativement une élimination
de la peur de la mort, une transformation de l'échelle des valeurs
: les préoccupations de compétition sociale, de réussite
matérielle et professionnelle passent au second plan, tandis
que les valeurs d'amour et d'assistance à autrui deviennent prioritaires.
Un sens de la vie se dégage, un but se définit qui éclaire
la vie après une EMI. Cet effet semble notamment thérapeutique
pour les suicidants. Indépendamment d'une pratique religieuse,
dans la plupart des cas, la personne devient intimement persuadée
de l'existence d'une réalité spirituelle.
Une EMI se produit chez des individus normaux et sains, qui la plupart
du temps ignoraient tout de l'expérience avant qu'elle ne survienne.
Des personnalités du monde scientifique, médical, politique
et artistique ont d'ailleurs vécu des EMI, mais hésitent
à en parler publiquement. On la retrouve chez l'enfant comme
chez le vieillard, chez l'homme comme chez la femme, indépendamment
de leur passé culturel et religieux. La recherche se tourne actuellement
vers des facteurs prédisposants d'origine plus profonde.
On ignore ce qui déclenche
une EMI ou le fait qu'on s'en souvienne, car si, selon certaines statistiques,
seulement 35% de ceux qui ont frôlé la mort en rapportent
une, il se peut que tout le monde la vive et que 65% la censurent. Aucune
recherche scientifique n'a abouti sur ce point, ni sur ce qui déclenche
l'expérience, ni sur sa nature, bien que certaines convergences
se fassent jour : elle constitue bel et bien une réalité
de vie et un objet de recherche scientifique, en tant que structure
universelle colorée par des influences culturelles. Des modèles
neurophysiologiques commencent à émerger et il est probable
que ce sont des expériences de ce type qui sont à l'origine
du sentiment du sacré et de la constitution des religions.
Pouvant difficilement être mesurée à l'aide des
critères de la réalité matérielle habituelle,
l'EMI met en jeu de nombreuses redéfinitions : réalité,
normalité, croyance, spiritualité, etc.
Si l'approche de la mort est un facteur déterminant pour avoir,
ou se souvenir d'une EMI, celle-ci peut néanmoins se produire
en d'autres circonstances, quand disparaît la conscience de veille
ordinaire.
Vivre après une EMI et en faire une expérience positive
est un chemin ardu qui exige au minimum une écoute ouverte et
éclairée de l'entourage. Il est donc très important
que des recherches rigoureuses soient menées pour établir
le sérieux de cette expérience et pour favoriser l'information
à son sujet.
C'est pourquoi IANDS-France organise des rencontres entre témoins
d'EMI et se doit de recueillir le maximum de témoignages (avec
garantie d'anonymat) pour étayer une recherche qui concerne finalement
l'humanité en général.
La
trame de l'expérience :
- L'ensemble
de l'expérience est en général caractérisé
par une sensation de bien-être et de détachement, malgré
l'impression ou la certitude d'être mort.
- Les
témoignages s'accordent sur la lucidité qui accompagne
cette expérience, que tous décrivent comme aussi réelle
(sinon plus) que la vie de tous les jours. Elle est en particulier bien
différenciée d'un rêve, et, pour ceux qui en ont
eu l'expérience, d'une hallucination.
- On
retrouve ensuite ce qu'on appelle une expérience de décorporation,
dans laquelle la personne "voit" ou plutôt perçoit la scène
(de sa réanimation, par exemple) depuis un point de vue extérieur
à son corps, en général élevé. C'est
en général à ce point de l'expérience que
le témoin peut mémoriser des détails précis
dont certains ont pu être vérifiés : personnes présentes,
détails d'habillement et dialogues, gestes de l'équipe
de réanimation, appareils utilisés pour celle-ci, etc.
- Puis
elle est plus ou moins "aspirée" dans un tunnel sombre ou une
structure plus ou moins symboliques de passage, au bout de laquellel
se trouve une lumière intense mais non aveuglante, que beaucoup
décrivent comme étant de l'Amour à l'état
pur. A ce stade de l'expérience, voulant s'approcher de cette
lumière, les témoins disent souvent avoir eu une notion
de limite à ne pas franchir, faute de quoi le retour ne sera
plus possible. Beaucoup décrivent une impression de retourner
chez soi, de "retour au port".
- Ils
décrivent parfois la rencontre de "chers disparus" ou d'un être
rayonnant de bonté, de sagesse et d'amour, qui parfois les accompagne
dans une revue ou un bilan de leur vie, sans porter de "jugement" sur
celle -ci, plutôt en orientant leur attention sur tel ou tel point
important. Certains disent avoir perçu l'ensemble de leur vie
d'un seul coup d'oeil, d'autres ont revécu certains moments clés,
percevant simultanément les émotions éprouvées
par tous les participants à la scène, ainsi que les tenants
et les aboutissants de leurs actes. Il n'y a jamais de sentiment de
culpabilité, plutôt de l'humour.
- Puis
le témoin comprend (ou on lui fait comprendre) qu'il faut retourner
d'où il vient, avec, souvent associée, la notion
d'une tâche à terminer.
- Commence
alors la phase la plus longue associée à l'expérience
: il faut en général des mois, voire des années
pour intégrer cette expérience le plus souvent bouleversante.
La plupart des expérienceurs voient leur système de valeurs
totalement remis en question, certains rompent avec leurs anciennes
relations et parfois avec leur famille. Les comportements matérialistes,
la recherche de réussite sociale et financière se transforment
en un besoin d'aider les autres ; les personnes attachées à
une église se détachent des croyances et des dogmes de
cette dernière, à la recherche d'une spiritualité
transcendant les particularismes des religions.
Le
Dr Bruce Greyson est psychiatre à l'université de Virginie.
Il a défini un certain nombre de composantes des EMI :
- Cognitive
et perceptive: distorsion du temps, accélération de la
pensée, revue de vie, compréhension instantanée
- Affective:
sensations de paix, de joie, d'unité cosmique, détachement
émotionnel, attirance par une lumière irradiant l'amour
- Psi
ou paranormale: acuité de la vision, de l'audition, perceptions
extra-sensorielles, vision du futur, expérience hors du corps
- Transcendante:
rencontre d'une présence d'ordre mystique, univers non terrestre,
rencontre d'"esprits", sensation d'un "point de non-retour"
Quelques
caractéristiques inexplicables :
- Perception
d'un environnement (au sens large du terme) manifestement sans le secours
des organes des sens (nombre de témoignages ont pu être
corroborés dans lesquels le témoin ne pouvait pas physiquement
avoir perçu ce qu'il rapporte).
- Dans
le même ordre d'idée, apport inexplicable d'information
(dont l'exemple le plus connu est l'histoire de la chaussure dans la
gouttière de l'hôpital), mais il y en a d'autres, tels
ces témoins (étudiés en particulier par le cardiologue
Michael Sabom en 1983), qui ont «assisté » à
leur propre réanimation et pouvaient décrire les gestes
de l'équipe de réa, et en particulier le fonctionnement
détaillé d'un défibrillateur..).
- Communication
(toujours au sens large) uni- ou bilatérale, sans le secours
des organes normalement dédiés à cet usage.
- Particularités
perceptives, que l'on rencontre couramment : Perception « globale
», non visuelle, identification à l'objet ou à l'environnement
«observé», perception sur 360°, perception simultanée
de la scène depuis plusieurs points de vue, «éclairage
» ne respectant pas les lois de l'optique, communication
non verbale, perception de sons sans le secours de l'appareil auditif,
perception (vérifiée !) des pensées de participants
à la scène, etc..
- Perturbation
des notions d'espace et de temps, qui semblent soit inadéquates,
soit totalement différentes, en tout état de cause difficiles
à décrire.
- Accès,
rapporté par de nombreux témoins, à une sorte de
savoir universel, à un réservoir illimité de connaissances.
- Revue
de vie, vécue de façons diverses : séquentielle,
re-vécu des évènements importants ou charnières,
revue de la totalité de la vie en quelques instants, ou en dehors
de toute notion de temps ou de durée, etc. Cette revue de vie
semble différente d'un souvenir remémoré, dans
la mesure où elle est souvent vue de l'extérieur, «
en perspective ». De nombreux éléments ne faisant
pas partie d'une remémoration normale y sont associés,
tels les émotions du témoin mais aussi celles des autres
protagonistes, la perception et la compréhension des tenants
et aboutissants de chaque acte ou décision, ainsi que la perception
de leur impact sur l'entourage. Tout se passe comme si les témoins
percevaient leur vie non pas de leur point de vue personnel, mais d'un
point de vue englobant aussi le contexte et l'entourage immédiat.
- Accès,
durant l'expérience ou après celle ci, à des évènements
futurs d'ordre personnel vérifiés par la suite (à
bien différencier des «visions prophétiques»
touchant l'avenir de l'humanité, qui ne semblent pas du même
ordre).
- Synchronicités
fréquentes dans les suites de l'expérience.
EFFETS A LONG TERME
- Échelle
de valeurs
- Développement
de la sensibilité
- Apparition
de dons "psi" et de guérison
- Modifications
physiologiques
- Modifications
des perceptions
- Acceptation
et respect de la vie
- Quête
intérieure
- Remises
en question
- Sens
de la vie
- Difficultés
d'adaptation
- Expérience
réelle mais non consensuelle
- Refus
de "revenir"
- Sentiment
d'incompréhension
- "Ego
trip"
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